Reproduction et utilisation du matériel d’élevage

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par   Ansgar Kristian Stigen,
(1916- ...)
© photo Estelle, 2012
Photo de A.K. Stigen en 2012(96)
Ansgar Kristan avec sa fille
4307 — Sandnes,
Norvège
avec sa permission
 
Adaptation française :
Jean-Marie Van Dyck
Jemeppe-sur-Sambre,
Belgique
Publié dans …
Buckfast Avler Gruppen
Octobre 1996
Mise à jour: août 2000, Article 04

Si nous gérons attentivement des colonies dont les reines proviennent d’abeilles Buckfast pures, nous commençons à voir la différence entre les lignées et nous pouvons mieux prévoir et préparer ce que nous ferons ensuite. Il est important à cet égard que toute personne qui reçoit des reines Buckfast — fécondes ou vierges — rende compte du comportement de ces reines comparées aux autres colonies — l’indispensable évaluation.

Élevage des reines

Bien que nous ayons déjà donné des informations sur ce qu’il faut entendre par reine d’exploitation et reine d’élevage, un grand nombre d’apiculteurs, ne comprennent pas réellement ces termes. Une reine Buckfast d’élevage n’est jamais synonyme d’une « super reine », elle ne le sera que si elle a été sélectionnée et choisie parmi de nombreuses colonies sœurs. Une reine d’élevage se présente comme ceci : produite pour la vente, parmi des reines dont nous connaissons la filiation, donc aussi bien leur mêère que leur côté paternel, et nous savons dès lors d’où elle vient et dans quelle mesure: ce qui veut dire que nous avons le pedigree de sa mère et des mâles qui l’ont fécondée. Peut-être devrions-nous plutôt les appeler reines de lignée, car elles sont la combinaison de l’héritage de plusieurs lignées (chacune choisie précé­dem­ment), et nous pouvons en calculer, plus ou moins, le pourcentage théorique approximatif.

Il faut être persuadé que toutes les reines sœurs d’une série appariées au même endroit (un groupe de sœurs, donc) ne sont pas également bonnes, et ce malgré le fait qu’elles ont été élevées exactement de la même manière et ont profité du même mariage. En fait, elles ne devraient être appelées reine d’élevage qu’après une observation et une évaluation approfondie. Mais, comme nous sommes dans une période de développement de notre manière d’évaluer, et souvent en manque de temps, nous nous concentrons principalement sur l’héritage que nous connaissons de l’expérience et sur une méthode de reproduction correcte. Toutes les reines qui deviennent reines d’élevage n’ont été testées qu’en tant que futurs parents, sans garantie de la qualité de l’homogénéité de la descendante individuelle. Aussi, si vous obtenez un morceau de rayon avec des œufs, ou si vous recevez des reines vierges d’une reine de race, vous avez la garantie que les deux (œufs et les reines vierges) proviennent d’une mère testée. Ce qui n’est jamais le cas quand vous achetez une reine féconde, non testée, même dans le cas d’une bonne fécondation dirigée (île, lieu protégé ou insémination).

On peut acquérir des reines de lignée ou des reines de rapport: elles doivent être comparables et on doit les sélectionner pour pouvoir choisir celles que l’on souhaite utiliser pour la reproduction. De préférence, les reines d’élevage ne devraient pas être utilisées dans la production de miel, mais, après décision, être « sauvegardées », confinées dans une petite colonie (Dadant 6 cadres) et utilisées exclusivement pour la reproduction. Comme nous voulons construire une population permanente de Buckfast stable, nous allons discuter des lignes directrices pour cette sélection, les tests et le choix des reines d’élevage. (voir Art. 06).

La notion de lignée

Pour certains, la notion de lignée n’est pas encore tout à fait claire. Qu’est-ce que nous entendons par « lignée »?  Une lignée est une colonie ou un petit groupe de colonies-sœurs qui ont une ou des caractéristiques qui se distinguent des autres colonies du cheptel. Ces propriétés, nous les connaissons, elles ont été sélectionnées par une évaluation et des essais comparatifs. D’un tel groupe, on va choisir une colonie (donc une reine); reine qui va représenter la lignée, et cette reine deviendra une reine d’élevage. Le nom de la lignée sera le nom de cette reine. Elle pourra transmettre aussi bien un héritage maternel qu’un héritage paternel. La possibilité maternelle (colonie-mère) étant représentée par les filles de cette reine d’élevage et de tous ses maris, qui seront appariées sur une station de fécondation isolée. La possibilité paternelle (côté mâle) étant représentée par un groupe de sœurs qui ont cette reine d’élevage comme mère, et qui produisent donc des mâles sur une station de fécondation où les seuls mâles sont ceux de ces sœurs. Nous disons que cette reine d’élevage, mère de ces filles et grand-mère de ces mâles est une colonie-père ou lignée de mâle.

De la même façon, sera reine d’élevage une reine sélectionnée qui a des propriétés particulières parmi une population générale. Ou alors cette reine d’élevage sera celle que vous achetez à partir d’un élevage de reines et qui a (ou aurait) des carac­té­ristiques — ou un patrimoine — qu’il n’y a pas ou peu dans le reste de votre population, c’est-à-dire, dans vos autres colonies. Peu à peu, les vieilles abeilles ouvrières de la colonie, où la reine d’élevage a été introduite, meurent, et les descendantes de la nouvelle reine prennent le relais, et dès lors, après deux mois environ, cette colonie montrera des propriétés différentes de ce qu’elle était. On peut dire que cette colonie est devenue une nouvelle lignée, car c’est l’ensemble des ouvrières (individus femelles) qui constituent la lignée et qui montrent 100% du patrimoine de cette reine d’élevage. La « tribu » d’une reine d’élevage de lignée appelée par ex. H8611 sera la colonie où cette reine a été introduite, appelée aussi H8611 ou n’importe quel nombre (nom) selon les règles que l’on applique. Et les reines-filles de la lignée H8611, ces reines seront nommées, par exemple, H8611-50% ou n’importe comment, comme il est décrit dans l’Art. 02.

Toutes les reines d’élevage ont un numéro (un nom) qui est utilisé dans les pedigrees avec les autres reines d’élevage. Avec les pedigrees, on peut connaître et l’origine de la reine, et dans quelle mesure elle a reçu l’héritage de ses ancêtres. De cette manière, on peut éviter que la progéniture de cette reine d’élevage ne soit fécondée par des mâles qui lui sont trop étroitement liés. Cela permet généralement d’éviter la consanguinité, ou de simplement rafraîchir ou affirmer les propriétés d’une lignée. Si l’on souhaite conserver ou stabiliser le patrimoine ou certains caractères d’une lignée particulière, on peut et même on devrait associer les filles d’une reine qui a montré cet héritage, avec des mâles de la même lignée. Préserver ou stabiliser un héritage — dans la mesure du possible — c’est toujours un équilibre entre consanguinité ou non. L’évaluation retrouvera les reines correctes et les meilleures.

Utilisation du matériel de reproduction

Pour beaucoup d’éleveurs, une question importante est : « Comment faire pour transférer le plus rapidement possible la plupart des propriétés d’une reine d’élevage au reste de mes colonies ? »

fig.1

Fig. 1.  Ce que devient l’héritage des filles et petites-filles d’une reine d’élevage A, utilisée exclusivement pour l’élevage de mère en fille, ?  Le patrimoine diminue de moitié à chaque génération. Les reines de la troisième génération (G3) n’auront plus que 12½ % de l’héritage d’origine.

La plupart des apiculteurs emploient une bonne reine (reine d’élevage) du côté maternel, c’est-à-dire les filles et petites-filles d’utilisateurs dont les reines servent exclusivement à produire du miel. Ces filles sont accouplées avec des mâles au hasard. Il faut cependant garder à l’esprit lorsque vous travaillez de cette façon que l’héritage de votre grande reine de départ, diminue de moitié à chaque génération (Fig. 1). Après trois générations depuis la reine d’élevage, son patrimoine est réduit à 12½ % environ. En pratique, le résultat sera pire dans les grandes populations avec de nombreux mâles variés, et ce ne sera pas vraiment mieux si le rucher est bien isolé des autres colonies, et que l’on utilise comme colonies de production des mâles de nombreuses filles et petites-filles de reines d’élevage diverses. Dans tous les cas, l’héritage des reines d’élevage disparaît de plus en plus dans l’arrière-plan (background). Cela va également se produire si les reines sont accouplées sur une station de fécondation, qui emploie des colonies à mâles avec une nouvelle lignée chaque année. Pour garder l’héritage le plus longtemps possible, et le transférer à la plupart des colonies, il est recommandé de faire travailler les meilleures reines (reines d’élevage) en lignées de mâles (Fig. 2). De cette façon, toutes les reines qui s’accoupleront avec les mâles qui sont produits par ces reines, auront une progéniture avec exactement 50 % du patrimoine des reines de cette lignée de mâles.

fig.2

Fig. 2.  Reines d’élevage converties au patrimoine d’une lignée de mâle. L’héritage peut être transféré à de nombreuses reines, et il pourra être conservé pendant de nombreuses générations.

On a tendance à choisir une nouvelle lignée de mâles chaque année, pour éviter la consanguinité. En lignée de mâle, il faut toujours utiliser une colonie avec les propriétés les meilleures, les plus homogènes et les plus stables, bien finie, nullement métissée. Pour trouver de bonnes lignées maternelles, on utilise deux sœurs, sélectionnées. On en utilise deux parce qu’on ne connaît pas d’avance celle qui offrira la meilleure progéniture. La saison suivante, on élève avec celle qui a donné le mieux, plus deux nouvelles sœurs d’une autre lignée. On a ainsi élevé avec trois reines d’élevage chaque année. Nous nous attendons à obtenir au moins un minimum, mais il est probable aussi que l’on obtienne le maximum pour beaucoup de filles, ce qui nous donnera une bonne maîtrise de l’héritage.

L’accouplement des reines vierges

Nous donnons ici les lignes directrices sur la façon dont nous pensons que l’élevage des abeilles Buckfast doit être conduit. Ces règles sont tout à fait compatibles avec la façon dont le Frère Adam et Ulf Grøhn (Suédois †27.01.12) ont mené leur élevage. L’Association des buckfasteurs danois s’appuie sur les mêmes schémas de sélection. Nous vous recommandons autant que possible d’établir des stations d’accouplement situées dans un terrain assez isolé pour obtenir un appariement de lignée ou un croisement en retour (back-cross). L’aspect intéressant de ce genre de fécondation, c’est que l’on peut suivre les pedigrees, combinant les caractéristiques et que l’on obtient des colonies très homogènes dans la même lignée ou dans un groupe. Dans le long terme, cette façon de faire sera bien plus précieuse que de compter sur les autres formes d’élevage. Il faut surtout traiter comme cela les reines destinées à être utilisées dans le cadre de l’élevage.

La meilleure chose suivante est de coupler reines sur un utilisateur d’économiser un poste où vous avez placé les fabricants de mâles sélectionnés sans lignée particulière (genepool élevage). Bon usage reines peuvent également obtenir une accouplement de reines dans une zone de buckfast pures pour les abeilles Buckfast, ou dans une zone où l’on peut obtenir au moins 85-90% accouplement avec des mâles de Buckfast.

Les reines Buckfast appariées avec des mâles d’autres races, ou des mâles au hasard, peuvent être de bonnes reines d’utilisation, mais généralement elles sont peu homogènes parce qu’elles se sont accouplées avec des mâles en provenance de colonies avec un mauvais héritage. La progéniture des reines qui sont accouplées avec des mâles de races différentes de la Buckfast, ne sont plus des abeilles Buckfast, ce sont des métisses. Ces reines, cependant, dans la première génération (G1), produisent des mâles 100 % purs Buckfast, qui peuvent être utilisés dans l’élevage.

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Octobre 1996
Mise à jour: août 2000, Article 04
par   Ansgar Kristian Stigen,
4307 — Sandnes,
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